Dans son bureau.

Même en cette nuit d'Halloween, le maire Liuns travaillait jusqu'à tard dans la nuit, voire même la matinée.
Il n'était alors plus dérangé par des broutilles et pouvait s'adonner à des tâches bien plus importantes et qu'il préfèrait garder secrète.

Après tout, plusieurs de ces projets avaient été dévoilés bien avant qu'il ne puisse les proposer au conseil municipal et l'opposition avait déja des arguments tout prêt.

Ce projet lui tenait à coeur. Il voulait le réaliser.

La ville, sa ville, était corrompue jusqu'à la moëlle, il ne pourrait sans doute jamais voir le jour où elle resplendirait à nouveau, mais il ferait tout pour que ce jour soit proche.

Et pour permettre à la gangrène de disparaître, il fallait la supprimer de l'institution qui devait faire regner Ordre et Justice : la police. Mais depuis que la milice avait été formée par ce traitre de Siméon, la vraie police n'était qu'un fantôme.

Siméon avait, à l'aide d'influences, de pot de vins, de menaces et de nombres de ces meilleurs hommes, trahi la ville. Il avait d'abord crée sa milice et officialisée celle-ci à l'aide du conseil qu'il arrosait généreusement de pot de vin, puis avait ensuite imposé la construction de ce barrage où, par la force, il rackettait les voyageurs...
Bien entendu, le soutien qu'on lui apporta grandit avec les pots de vins.

Liuns ne savait qu'une partie de la sombre réalité de la ville, son travail l'en avait trop éloigné bien qu'il agissait pour elle. Il essayait tant bien que mal de vaincre l'opposition, bien trop forte pour lui seul désormais, formé par les conseillers corrompus soit par les banques Kube, soit par les agents de la milice.

Il avait le secret espoir qu'un jour, une disension forte entre ces deux groupes lui permette de faire passer quelques lois, mais pour l'instant il rongeait son frein.



C'est donc dans le projet d'assainir la police qu'il épluchait les dossiers des nombreux policiers de la ville. Il écartait systématiquement tout ceux qui, un jour, avait servi sous les ordres de Siméon. Ou tout ceux qui avait été ne serait ce que soupconné d'avoir touché un pot de vin.
Il triait soigneusement, supprimant aussi les policiers père de famille ou époux, trop influencable par la menace de leurs proches.
Il en refusa d'autres qui, joueurs, devaient des dettes importantes.

Il tria, tria, tria... Depuis le début de la semaine, chaque nuit, il ne faisait que cela.
Trier, Trier et Trier encore.

Une selection impitoyable. Une selection qui ne laisserait que quelques hommes sûr, honnêtes et loyaux.

Des hommes justes.

Des hommes qui lui permettrait de refonder une vraie police.
Et quand la police serait propre, alors la ville serait propre.

Malgré toute ces années de politiques, à cotoyer la corruption ambiante, Liuns était toujours aussi naïf. Mais un naïf honnête et juste.