Un hurlement de douleur dans la rue marchande.

Valtiore se rua dans une ruelle marchande et bascula par terre en heurtant une poubelle. Il cria de douleur, les mains toujours sur ses joues qu'il griffait jusqu'au sang. Il regarda les murs qui s'élevaient haut dans le ciel, et fut pris de convulsions qui le forcèrent à se rouler par terre. Dans la pénombre de cette impasse, il tremblait de tout son corps.
*Résiste...s'ordonnait - il ... s'il te plait."

Son corbeau décrivait des cercles autour de lui. Il croassait bruyamment, et le son qu'il emettait semblait le dernier chant du cygne. Valtiore le regarda droit dans les yeux. Il les avaient injectés de sang. Il adressa un regard triste à l'oiseau et tenta de parler, mais il n'y arriva pas. Quelle douleur que celle qui tenait son esprit !
Une jeune femme s'engouffra dans la ruelle. Elle le vit tremblant à terre et s'agenouilla près de lui.
"Vous allez bien ..."commença - t - elle.

Valtiore tourna vers elle un regard désespéré. Elle tendit la main vers lui mais la retira immédiatement quand elle vit le visage crispé et les dents pointues de Valtiore. Celui-ci, malgré tous ses efforts, ne put parvenir à se contenir, et se rua au cou de l'inconnue. Il la mordit, et elle hurla de terreur. Ce cri sonna comme un glas dans l'esprit de Valtiore. Il pleurait.

Il se dégagea rapidemment, rassasié, mais effrayé. Il ne l'avait pas tué, mais l'avait privée de sa mort. Il s'en voudrait éternellement.

Il sortir de l'impasse en courant dans n'importe quel sens, et en hurlant à la mort.

Valtiore courait dans la rue, insensible aux rumeurs autour de lui. Son escapade dans le bar avait été une erreur, et il se promit de ne plus réitérer. L'alcool, il n'avait jamais supporté.

Il entra dans une maison où il savait qu'il serait bien accueili. Dans le hall d'entrée, il rencontra une jeune femme.
"Bonjour ...

Bonjour Valtiore ! Qu'est ce qui t'amène ? Tu à l'air sombre ..."
Valtiore ne répondit pas à la question implicite et demanda s'il pouvait utiliser la salle de bains, et si la demoiselle avait des vêtements propres à lui prêter. Elle lui sourit et aquiesça, puis alla chercher parmi les vêtements de son mari.

Pendant ce temps là, Valtiore était entré dans la salle de bain, s'était déshabilla et était entré dans la cabine de douche. Il gémit quand l'eau pure le purgea des imperfections extérieures, puis sortit. Dans le miroir, il se contempla longuement.

"Que tu es beau ..."se dit il

Il noua autour de sa taille une serviette, regarda son corbeau sur la chaise et attendit. La jeune femme, qui répondait au nom d'Alicia, entra et déposa sur la commode des vêtements propres.Valtiore s'habilla et la rejoint ensuite dans le salon.

Il lui raconta son histoire, pleura avec elle, et elle lui dit :

"Tu es bon, Valtiore. Tu y parviendras. Je suis avec toi."

Il la remercia. Fraichement lavé et vêtu, il fit cadeau de son ancien complet gris à Alicia, puis ressorti, vêtu d'habit noir, d'une cape rouge, et ses cheveux blonds et longs noués derrière sa nuque. Son corbeau sur l'épaule, sa canne à la main, il ressortit, conscient qu'il avait changé.