Entrée des souterrains.

Malvina arriva devant la bouche d'égout avec tous les hommes qu'elle avait recrutés. Tout en continua à les charmer elle leur expliqua qu'il fallait attendre un moment.

Ils étaient subjugués et se tenaient assis autour d'elle, en extase. Elle attendait le retour de Sirion

Le vrombissement des motos se fit soudain entendre et une dizaine de motards s'arrêtèrent devant l'entrée du territoire souterrain des vampires.
Sirion fit un signe de tête à Malvina pour quelle monte et commença à donner ses ordres.

Toi, toi, toi et toi, dit-il en pointant successivement son doigt sur quatres des ex-Diablos qui avalèrent péniblement leur salive en se demandant quelle ancestrale loi ils avaient inconsciement transgressée, vous restez en faction la devant. Vous êtes nommés Gardiens du Porche, montrez-vous en digne !

Les heureux élus, quatre colosses barbus avec veste de cuir et bottes de moto, portaient respectivement deux uzis, un Desert Eagle, et une Kalashnikov. Il firent un grossier salut militaire, de la reconnaissance plein les yeux, descendirent de leur moto et prirent place devant l'entrée des souterrains.

Sirion leur rendit leur salut, et fit signe aux autres motards qui le suivirent dans le tunnel, alors que les hommes de Malvina suivaient au pas de course.

Sirion arriva à l'entrée des souterrains.

Bon, quel est le problème, demanda t-il sèchement. L'appel téléphonique l'avait mis de méchante humeur et il espérait que ses hommes avaient une raison valable pour l'obliger à annuler un dinner dans le parc avec Malvina.

Ben, heu... c'est Arnaud, chef, commença une montagne de muscle répondant au doux nom de Sean. Il voulait sortir et comme vous aviez dit qu'il fallait pas... Ben, j'lu ai dit de rester là, et y m'a collé une droite et il est partit sur sa moto...

Sirion leva les yeux au ciel, passablement exaspéré.

Sean, Sean, Sean... Si la taille de ton cerveau était proportionnelle à celle de tes biceps, tu serais le phénix des hôtes de ses souterrains !

Sirion enfourcha la Harley du Viking, et partit vers la vieille ville tentant de suivre son déserteur à l'odeur, laissant un Sean complètement ahurit.

Une ombre se détacha d'un mur de l'usine désaffectée qui jouxtait l'entrée des souterrains, et Sirion apparu dans la lumière des néons que ses hommes avaient installés dans la partie des égouts dévolue aux humains.

Les gardes en faction s'écartèrent, et Sean fit une courbette devant lui.

Il est là, dit-il en pointant un doigt dans son dos.

Sirion hocha la tête et disparu dans le boyau faiblement éclairé.

Sirion précéda Valtiore devant l'entrée des égouts.

Voilà l'entrée de mon nouveau repaire, annonça t-il. Après que les démons et leur pitoyables alliés aient pris d'assaut le cimetière, il est devenu évident que ce n'était pas le lieu le plus sûr pour nous. Cet endroit est beaucoup plus discret, et bien plus aisé à protéger...

Suis-moi !

Le vampire s'enfonça dans le tunnel puant.

"Très bien ! "dit Valtiore en succèdant à Sirion dans les égouts.

Et il pénètra dans le réseau d'égouts souterrains de Nécropole.

Malvina qui était arrivée avant eux et voyant l'hésitaton de Valtiore, se dirigea vers lui

"Allez entre, Sirion t'y a invité, tu ne risque riens. Viens !"

Un énorme camion de déménagement d'une minuscule société anonyme s'arrêta soudain devant l'entrée des égouts et klaxona.

Deux gardes levèrent leur armes, et le chauffeur leva les mains et les apperçevant.

Ne tirez pas, leur cria t-il, je viens à la demande d'un certain SombreLame ! Vous savez où je peux le trouver ?

Jack, un petit blond trapu qui avait reprit la place de Sean, le regarda d'un air suspicieux, puis jugeant que le nom de son Maître était une garantie suffisante que ces hommes n'étaient pas n'importe qui, il retira son doigt de la gachette. Il sortit son téléphone portable, composa un numéro qu'il avait apprit par coeur, et expliqua ce qu'il se passait.
Lorsqu'il eut terminé, il sourit au chauffeur et lui fit signe de descendre.

C'est bon, lui répondit-il, Monsieur SombreLame va venir lui-même, vous pouvez commencer à tout décharger !

Les déménageurs avaient commencés à décharger les meubles qu'ils étaient allés chercher dans le manoir de Sirion à Paris. Un second camion était aussi arrivé, venant du château Londonien. Beaucoup de beau et ancien mobilier...

Sirion jaillit des souterrains, suivit de deux autres vampires. Ils étaient tous trois vêtus d'amples manteaux noir à capuche pour se protéger du soleil qui avait commencé à poindre. Le Seigneur de la Nuit se dirigea vers le déménageur le plus baraqué qui supervisait le déchargement.

Bonsoir, dit-il simplement. Tout est là ?

Le déménageur sourit.

Ouaip, tout votre foutoir est là, monsieur-ne-me-posez-pas-de-question-sur-ce-que-vous-transporterez. Et j'dois avouer que j'aurai bien été tenté de le faire, mais comme tous vos papiers sont à jours, j'dit rien !
N'empêche, y plusieurs trucs qui m'turlupinent. Ces vieilles baraques avaient vraisemblablement pas été ouvertes depuis des décénnies. Si vous aviez vu la poussière et les toiles d'araignées ! Y avait même des chauves-souris qui s'étaient installées ! J'avais encore jamais vu ça ! De vrais maisons hantés !
Et puis on se retrouve maint'nant à décharger devant une bouche d'égouts gardée par des... ben, par des gardes ! Et puis...

Le bruit d'une lame tirée d'un fourreau l'interrompit, puis sa tête roula lourdement sur le sol tandis qu'un geyser de sang jaillissait dans l'air frais du matin en une fine bruine carmin. Son corps suivit sa tête de près tandis que les trois vampires bondissaient sur les derniers déménageurs pétrifiés.

Plusieurs corps mutilés ou/et exsangue gisaient à présent sur le sol détrempé, tandis que trois vampires se léchaient les crocs.
Sirion se redressa et fit un signe aux hommes en faction.

Faites-moi disparaitre ça.

Le petit blond trapu sembla hésiter à parler puis se lança.

Maître, j'ai eu une idée pour les corps...

Sirion le transperça du regard.

Oui ?

Et bien, on pourrait les transporter dans l'usine désaffectée, et rallumer les haut fourneaux, dit-il en désignant les hautes tours qui surplombaient l'usine.

Sirion dévisagea un long moment le jeune homme qui déglutit difficilement.

Enfin, moi j'disais ça comme ça...

Très bien, le coupa Sirion, excellente idée. Conduit les hommes la bas, et faites cela.
Et... continue comme ça, et l'immortalité ne sera plus loin !

Le blondinet se rengorgea sous les regards envieux de ses camarades pendant que les vampires transportaient rapidement le contenu des deux camions dans les souterrains.

La tête basse et un large sourire au lèvres, Valtiore avançait vers l'entrée des égouts d'un pas léger et feutré. Quand il y arriva, il sentit une étrange odeur de sang. Cela l'envahit d'un sentiment étrange... Inconnu... Semblable à del'envie, mais plus subtil... Comme un besoin vital... Il se resaisit rapidement et regarda par terre. Du sang avait coulé là.
"Que s'est il donc passé?" dit - il à voix haute.

Mais il ne s'en occupa pas, et entra dans les égouts en direction des catacombes.

Valtiore emmergea des égouts, couvert de son manteau noir. Son corbeau s'envola aussitôt. Il remarqua que la corruption de la ville se faisait plus pesante. Qu'importe, il avait besoin de sang, et une atmosphère poignante était le décor idéal. La journée s'annonçait très chaude.... les gens sortiraient...

"Ce devraient être facile" murmura - t - il.

Il s'élança vers la ville, son corbeau volant quelques dizaines de mètres au dessus de lui.