Une, deux véhicules de polices, des agents partout, de la rubalise et des gyrophares. Siljine n'entendait pas ses coéquipiers. Elle avait fait le vide dans sa tête pour ne s'occuper que de la scène des faits.
Elle traversa les cordons de sécurité, saluée par les agents en poste, et pénétra dans le restaurant.
Un carnage.
Du sang. Partout. Sur le sol, les murs. Des tables renversées, de la vaisselle brisée, du verre cassé des plantes en pots, gisant à terre. Et un cortège macabre de cinq, six brancards, chacun porteur d'une forme allongée recouverte d'un linceuil qui se teintait déà de vermeil.
L'odeur qui régnait était un affreux mélange de poudre et de chair grillé, ou se mélaient celle plus mercurée du sang.
Elle s'approcha lentement, s'imprégant de l'ambiance macabre qui régnait, cherchant déjà à comprendre ce qui s'était déroulé. Elle constata la présence d'armes de gros calibre, de sabre et de tout un arsenal, digne d'une guerre de banlieu. Elle s'approcha du légiste, lui demanda l'heure des faits. D'après ces dires, elle avait loupé les furieux de peu.
Elle enfila une paire de gants de latex et commença une inspection poussée de la salle, ramassant revolver, balles perdues et douilles, prenant le temps de lire l'identité de chaque mort qui avait encore ses papiers.
*Une pauvre guerre de gang. Pffffffff, même pas la joie de se confronter à un vrai assassin*
Sans s'arrêter à ces considérations, elle repris son travail.