Les catacombes - Chambre de Valtiore

(hj : ce qui va être narré ici se passe dans l'esprit de Valtiore ... Il "dort" toujours et fait ce que l'on appelera par facilités un rêve ^^ : hj)

Valtiore avançait sur un chemin bordé de rôsier arborant des fleurs rouge sang.
Il se demandait où il était, et se sentait de plus en plus las au fur et à mesure qu'il avançait. Il arriva devant une grande place servant de parvis à un titanesque palais de style Chinois Premier siècle... Il le contempla longuement. Bien que n'ayant aucune idée de l'endroit où il était, il avait un vague souvenir de cette endroit. Ses oreilles frémirent. Il se retourna vivement et sauta sur le côté, avant qu'une immense masse d'arme ne s'abatte à l'endroit où il s'était trouvé auparavant. Il leva les yeux vers celui ou celle qui l'avait attaqué. Un rire cruel troubla le paisible silence qui régnait sur l'endroit.

"Mouhahahahaha ! Petit idiot ... Tu as sans conteste plus de réflexes que ton père ... S'il avait eu ce talent, il m'aurait donné plus de fil à retordre ...

Qui êtes vous ? demanda Valtiore d'une voix troublée.

Qui je suis ? Mais voyons, tu ne le sais pas encore ? Laisse moi t'expliquer alors ! Ton sang est certes noble, mon jeune amant, mais sache qu'en chaque être le Mal peut faire son apparition ... Je suis cela : une sorte d'entité maléfique qui a pénétré ton esprit lorsque tu t'es exposé aux perles ... Ton esprit a été plus difficilement accesible que celui des lycanthropes ... et tu te débats bien ... tu es digne de ton nom, mon amant ...

Vous voulez dire que vous avez également investi l'esprit de Kyojiro et Jaina ? Et pourquoi m'appelez vous votre amant ?

Oui et non ... la même entité est en eux, mais sous une forme différente ... et pour ce qui est du pseudonyme, il ne te plait pas ? Pourtant, si nous épousons nos deux êtres, nous serions invincibles ...

Vous plaisantez ? Je ne pactiserai pas avec le Mal !

Pourtant ... je suis déjà en toi ! Ton orgueil ... ton arrogance ... ton vice ...

C'est donc de votre faute si ...

Allons... tu en as bien profité avec le pianiste... Maintenant ... tu vas te soumettre !"

L'entité noire se rua sur Valtiore, mais celui-ci esquiva. Il se rabattit sur le côté, puis contempla son adversaire. Il lui était semblable... quoique plus musclé...

"Tu ne m'échapperas pas longtemps ... Dans ton esprit, je suis le plus fort !"

Il leva la main et une arbalète y apparut. Valtiore se roula par terre pour éviter les carreaux qui manquèrent de se ficher dans ses yeux. Ainsi ils étaient dans l'esprit de Valtiore ... Voilà qui devenait surprenant...

Valtiore dégaina sa lame et s'avança prudemment vers son lui maléfique. L'autre lacha l'arbalète et découvrit de derrière son dos une étrange et longue lame. Il l'abattit sur Valtiore mais celui-ci parada et entailla le bras droit ennemi. Celui-ci ne broncha pas, mais ses yeux se plissèrent. Aucun sang ne coula.
"Petit vermisseau ... tu finiras comme ton père !"

Il sauta sur Valtiore. La lame ne le toucha pas, mais il reçut un coup de poing dans la figure, qui le fit vaciller. Il tomba par terre, et ramena sa lame contre lui. Il la tint en pique. Comme prévu, l'entité se jeta sur lui. Comme prévu, la lame la pourfendit au ventre.

L'entité recula après un cri de douleur.

"Tu ... non ... c'est impossible !

Je ....

Je ne peux pas perdre ! Ton père !

Mon père était mon père ...

Mais tu ...

Montre ta faiblesse pour cacher ta force ...

C'est ... la ...

Devise des Algoris ... mon père l'avait oubliée ..."

L'entité noire disparut. Valtiore s'agenouilla. Puis tout disparut...

(hj on sort du rêve hj)

Le visage de Valtiore, étendu dans le lit, s'apaisait peu à peu...

Valtiore cligna des yeux. Un flou opaque s'étendait autour de lui et peu à peu s'estompait comme s'atténuait la vive lumière de deux bougies...

Il patienta un peu, toujours les yeux ouverts, puis enfin daigna s'accorder le droit de réfléchir. Une heure ou deux devait s'être écoulée depuis l'épisode dément du clavecin. Valtiore se souvenait parfaitement de la scène, mais que très peu de ce qui avait suivi. Il se rappelait un transport, un duel, une affreuse discussion...

La pièce lui apparut plus clairement. Il était dans sa chambre, et il contemplait sans vraiment le regarder le bureau où trainaient des papiers et de quoi écrire...

Il releva la tête et regarda la porte. Ainsi, il avait vaincu le démon qui depuis toujours hante la famille Algoris... L'orgueil ... Ses aïeux n'avaient fait que l'éloigner suffisament ... ses parents s'y étaient soumis ... et lui, le jeune Valtiore, l'avait vaincu. Qu'importe qu'il en souffre. Désormais tout était clair à son esprit. Jamais il n'avait voulu renverser Sirion. Jamais il n'avait voulu tuer Sirion. Il s'agissait des ambitions d'un autre, d'un démon ... Valtiore se sentait bien.

Il se releva et fut surpris par sa facilité à se soulever. Une fois debout, il se rhabilla convenablement puis attrapa sa canne. Qu'elle lui paraissait légère ! Apparement, la disparition de cet entité noire l'avait délesté d'un poids énorme.

Attiré par le bruit dans la pièce qu'il gardait, le garde alloué par Sirion à cette chambre entra et jeta des regards à tire-d'aile. Quand il vit Valtiore, il s'éclaira d'un sourire.

"Tu vas bien ? Je vais chercher le maître ..."

Il sortit, et avant que la porte ne se fut fermée, le corbeau du jeune Algoris pénètra dans la pièce et fondit sur valtiore.
Celui-ci éclata de rire quand il attrapa son corbeau dans ses mains, et qu'il le serra contre lui.

"Oui mon beau ... je suis là ..."

Sirion entra dans la chambre d'Algoris, et nota qu'il semblait calme et dispo.
Il se perdit un instant dans l'Aether, et constata qu'il avait manqué un épisode. La seconde entité qui avait habitée Valtiore n'était plus visible, et aucun remous n'agitait plus le lac.
Mais Sirion n'était pas dupe. Une bataille mémorable avait dut se jouer... Mais il était plongé dans le plaisir à ce moment là...

*Tu parles d'un Maître attentionné et prévoyant... Je suis presque certain que tu n'avais même pas fermé la porte de la chambre à clef... Le premier traître venu m'aurai égorgé et humilié...*

Alors ? demanda simplement le vampire d'une voix douce.

Valtiore déposa calmement son corbeau sur le lit, puis regarda Sirion d'un air songeur, et assez calme. Il était évident que le seigneur SombreLame s'inquiètait pour lui. Il répondit d'une voix sobre et longiligne :

"Je vous présente mes excuses ...Maintenant que mon orgueil a été vaincu, et de ce fait toutes mes ambitions, je ne devrais plus causer de problèmes ici ..."

Valtiore traversa la pièce jusqu'à son bureau, y griffona quelque chose sur du papier, puis se retourna vers Sirion. Il se contentait d'apprécier la réaction du vieux vampire.

Tu m'a complètement dérouté, aujourd'hui, jeune Algoris, dit calmement le vampire.
Je t'ai trouvé cette nuit en larmes pour un futile "problème" d'homosexualité, et de remords quant à ta nature.
Puis j'ai longuement discuté avec toi, tentant de te prodiguer les conseils les plus appropriés à ton mal.
Ceci a marché. Oh, oui, très bien marché, même. Tu t'es défoulé dans un resturant ou tu as tellement fait baver les clients que l'intérieur du bâtiment était plus mouillé que l'extérieur.
Puis tu m'as fait une crise de jalousie monstre, a rencontré un vampire auquel tu as parlé de moi en des termes peu élogieux, tu t'es même présenté à moi comme une victime, et je dois avouer que je me suis sentit complètement perdu.

Finalement tu as eu une étrange crise, et, que cela soit lié ou non, j'ai en effet débusqué un traître au sein de l'élite de mon clan.

Et maintenant, tu sembles frais comme un gardon.

Pourrais-je avoir au moins un semblant d'explication ? demanda t-il toujours aussi calmement.

Valtiore regarda tendrement Sirion. L'ignorance avait ceci de bien qu'elle empêchait la tristesse du savoir ...

"Vous en avez parfaitement le droit ... Et c'est mon devoir de vous expliquer...

Il faut que vous sachiez quelques choses sur ma famille. Être un Algoris signifie plus que prétendre au titre.

Depuis toujours, notre famille a été et est promise a un grand avenir... Et nous l'illustrons bien : noblesse, richesse ... Mais cela a évidement son revers.

Dès la naissance du premier Algoris, qui était un Stratège Chinois de la Chine Impériale du Deuxième siècle après Jésus-Christ, le malheur a été jeté sur notre sang ...

Ce malheur devait se manifester par un des sept péchés capitaux, qui n'est autre que l'orgueil. L'orgueil mène à l'ambition ... l'ambition mène à l'arrogance ...

Peu d'Algoris s'y sont soustraits, la plus part étant trop faible pour montrer une résistance suffisante à ce péché. Des grands noms néanmoins ont percé, et c'est pour eux que je me suis battu ... en partie.

Lors de mon exposition au pouvoir des perles, mon esprit relativement stable m'a permis de retarder l'effet néfaste de celle-ci. Mais il est tout de même survenu, cet orgueil qui m'a fait déliré dans le restaurant, qui m'a fait haïr pour un rien une jeune demoiselle, qui m'a fait envier votre statut, et qui m'a fait vouloir tuer tous ces vampires.

La seule trace de mon véritable moi transparaissait quand je vous parlais des traîtres ... car si j'avais voulu vous renverser, il m'aurait suffit plutôt que de les dénoncer, me rallier à eux ...

Ensuite, a survenu ma crise ... j'ai plongé dans mon propre esprit ... et je me suis battu avec moi même, enfin plutôt, avec mon orgueil ...

Et j'en suis sorti ... je l'ai vaincu ...

Je n'en tire aucune fierté particulière, mais désormais, je suis sûr et assuré que je resterai quoiqu'il advienne intègre, loyal, et honnorable.

Vis à vis des exactions de mon orgueil quant à vous et aux autres, je vous présente mes plus sincères excuses ... Et je comprendrai si vous décidez de me tuer sur place, ou de m'exiler."

Le corbeau de Valtiore s'agita, et le jeune vampire s'inclina face à Sirion, lui présentant à nu sa nuque. Il ne tremblait pas.

Sirion resta de marbre, le regard rivé sur Valtiore, soupesant chacun de ses mots, chacunes de ses tournures, chacune de ses inflexions.
Finalement, le jeune vampire courba l'échine, et le Seigneur de la Nuit porta sa main derrière son dos.
Cette dernière se referma lentement sur la poignée de la Dévoreuse d'Ame, et celle-ci fut tiré du fourreau dans un long chuintement métallique.

La lame n'était cette fois-ci pas parcourue d'étincelles d'énergie, mais luisait d'une lueur bleuté, glacée comme la mort.

L'arme traversa lentement l'air, et Sirion leva l'épée au ciel.

Lorsque la lame s'abattit, ce fut son plat qui se posa sur l'épaule gauche de Valtiore, et le Maître de la Nuit déclara d'une voix puissante qui résonna dans chaque couloir des catacombes :

Malgré ton jeune âge, et ton peu d'expérience, en dépit de tes errreurs, et au vu de tes exploits, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés en tant que Seigneur de la Nuit du clan vampirique de Nécropole, je te nomme Maître Stratège et Comte de Sang, soit mon second en ces lieux !

Valtiore ne répondit rien, intensément surpris de la réaction de Sirion... Il analysa chaque mot avec ardeur, puis releva la tête.

Curieusement, Valtiore s'attendait à ce que quelque chose le poussât répondre:

"Vous verrez, grâce à moi, nous ferons de grandes choses ..."

Mais il n'en fit rien. Il s'agenouilla, et inclina la tête.

"Mon seigneur ... par mon nom, mon sang, je jure de mettre mon talent et ma vie à votre service, et je promets de tout faire pour apporter mon aide à votre cause en toutes circonstances."

Il prit l'épée et la présenta horizontalement à Sirion.

"Que mon arme soit la vôtre ..."

Valtiore, pour la première fois depuis plusieurs années, était heureux ...

Le Seigneur SombreLame sourit, et la Dévoreuse réintégra son fourreau.

Merci, jeune Algoris, j'ai le sentiment que tu es promis à un glorieux destin.

Il faudra cependant que tu m'explique comment et où, as-tu été exposé aux Oeufs de Péché...

[Bon, maintenant je vais me pieuter. J'écris plus rien de cohérent, et ça faiit 15 minutes que je cherche un putain d'adjectif que je n'ai toujours pas trouvé ! ^^]

Valtiore sourit.

"Bien sûr. J'irais également me renseigner sur les étranges actions des lycanthropes ...enfin ...vous avez l'air épuisé ...et pour être franc, je le suis aussi ... "

Valtiore s'inclina, puis continua :

"Allez vous reposer, je vais encore travailler un peu ... j'ai du temps à rattraper, et ma muse semble être à mes côtés ..."

Valtiore s'installa au bureau et commença à étudier diverses choses dont lui seul avait le secret.

(hj : oui Bonne Nuit encore ^^ : hj)