Terminus Station sud

"Elle est tombée , elle est tombée Babylone ! Tous les idoles de ses dieux sont tombées sur le sol"

[ Isaie XXI, 9]

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L'homme ferma le Livre , alors que les secousses autour de lui s'attenuaient , signalant une arrivée imminente.Il vérifia une derniere fois son equipement , caché dans les replis de son vaste manteau. De la main gauche, il caressait pensivement une balle en argent , bénie avant son départ.
Les Démons . Ces créatures etranges et terrifiantes, qui peuplaient les cauchemards de son enfance. A son adolescence , il avait feint de rejeter ce qu'il considerait comme des superstitions de viellards sénile. Il savait desormais, alors que lui meme avait atteint un age avancé, que le Mal n'etait pas une illusion, mais une réalité , bien ancrée dans le coeur de hommes.
Present en chacun, le Malin etait cependant plus a son aise en certains lieux , ou celui ci prospere et diffuse son venin corrupteur , attirant a lui la folie et la faiblesse humaine. L'homme jeta un coup d'oeil a l'exterieur , alors que le train de marchandise achevait de freiner. Il ne vit que des tours en acier sombre se dressant telle d'immenses mololithes et des nuages de souffres chargés d'emanations toxiques en provenance des zones industrielles.

Nécropole.

La ville maudite, ou siegeait le Demon, l'endroit meme ou dans ses dernieres volontés, le Tres Saint Pere lui avait ordonné d'accomplir la destinée de l'Eglise.
Les Démons. Existaient ils vraiment ? Les oracles du Saint Office l'avait mis en garde: certaines choses surnaturelles se passaient en ces lieux corrompus. Certaines choses que l'Eglise craignait de reconnaitre et que seuls quelques uns etaient prets a affronter.

Le train s'immobilisa en gare, le pretre se leva et sauta hors du wagon de fret. Comme prévu , son arrivée avait passé inapercue. La milice , ce ramassis de bandits et de meurtriers, d'apres ses informations, etait bien trop occupée ailleurs à taxer les fous qui rejoignaient cette ville, attirées par des desirs obscurs. Il se mit en marche en murmurant:

"Car Jérusalem est ruinée, et Juda est tombé, parce que leur langue et leurs actes ont été contre le Seigneur pour provoquer des yeux son dernier Courroux."

Dans ses yeux, un eclat etrange , inquietant. Sous sa veste , George Moldini serra contre lui la lame que le Tres Saint Pere lui avait confié.

Puis il s'enfonca dans la ville.

Tallith avait abandonné à contre coeur sa Ford Mustang, trop facilement répérable après cette folle course poursuite. Elle avait finalement réussit à semer ses poursuivants en grimpant dans ce train de marchandise.

Elle se remémora leur dernier braquage tout aussi violent que les précédents, l'adrénaline qui s'était rendu maitresse de son corps, le stress, la peur qui se lisait sur les visages des clients et des employés, la joie enfin de palper ces liasses de billets qui auraient dû leur permettre de passer du bon temps.
Mais ce con*** de vigile avait voulu jouer le sheriff et bien mal lui a pris. Tant pis pour lui et pour les autres qui avaient été fauché par leurs rafales de Famas...aucune importance après tout.

Mais alors qu'ils s'en retournaient à leur voiture, un comité d'accueil les attendait, une folle fusillade avait éclaté au milieu de la rue. On ne parlait plus que de ça à la radio, les ondes faisant étalage de la violence de leur riposte, du caractère sans pitié du " Spirit of Ecstasy ". Ils n'allaient quand même pas se rendre !

Tallith sourit au souvenir de cette fusillade.

Elle avait bien dû vider 5 chargeurs au moins et lancé 3 grenades, fauché 6 ou 7 flics...La routine quoi !

Elle était Tallith Ecstasy après tout.

Le quatuor avait dû se séparer pour rendre leur éventuelle capture moins aisée et comme il était prévu en cas de coup dur, ils devaient se rejoindre à Nécropole.
Malgré sa froideur et son coeur de pierre, elle souhaitait vraiment que ses compagnons s'en soient sortis indemnes. Tyler, Kitty et Tarja, les seuls personnes qui avaient gagné sa confiance et qui pouvaient même la contredire sans courir le risque de voir leur sang coulé sur le sol.

A présent seul dans ce train de marchandise, elle attendait que le convoi stoppe en gare pour se trouver une planque et attendre ses " amis ". Elle connaissait la ville, ayant appris par coeur un plan acheté ( eh oui, ça lui arrivait d'acheter et non pas tout voler dans un fracas d'armes à feu ) quelques semaines auparavant. Il existait un petit hôtel miteux qui serait pas mal pour elle.

Le son caractéristique et régulier des wagons roulant sur les rails diminait d'intensité, la vitesse du convoi ralentissait petit à petit.

* Te voilà arrivé à destination ma chère Tallith. *

Sans même attendre l'arrêt total du train, elle s'empare de son sac de sport et saute en marche.

Elle rit et s'écria à la nuit alors que le vent et la neige lui fouettaient le visage :

" Bienvenue dans ton nouvelle aire de jeu Tallith ! "