Deux vampires dans la nuit

Linoa venait de quitter Mag et gardait un affreux goût d'inachevé. Elle qui pensait pouvoir mettre à profit ses canines acérées, elle s'était encore lourdement trompée et avait incontestablement laissé filer sa proie. Son manque de tact et la froideur de ses mots avaient une nouvelle fois eu raison d'elle. Lorsqu'elle apprendrait à devenir un tant soit peu plus aimable –bien que cela lui parut complètement inutile et impropre à sa condition de vampire– et éventuellement qu'elle s'apparenterait à une humaine –cette pensée lui donnait la nausée–, elle parviendrait peut-être à entretenir quelques relations sociales et plus si affinités. Elle décida d'errer encore un peu dans les ruelles sombres de ce quartier neutre de la ville. Quelques chats miaulaient, quelques femmes minaudaient et quelques hommes se saoulaient. Elle trouva cela affligeant et leva les yeux au ciel devant le pathétisme de la scène. Les humains étaient vraiment une espèce à part… Elle sourit en repensant qu'elle l'avait été un jour et ne regrettait pour rien au monde d'avoir été vampirisée… D'ailleurs, elle avait soif mais trop de monde s'agitait dans les ruelles sombres pour qu'elle puisse se nourrir sans déclencher l'affolement général. Alors, tant bien que mal, elle résista à l'appel du sang. Elle s'avança furtivement et rapidement puis aperçut une jeune femme qui avait sensiblement la même démarche qu'elle. Curieusement, ses sens ne furent pas inondés de sang comme elle l'avait prémédité et pire, elle ne pouvait percevoir aucun sentiment. La froideur de cette femme ne pouvait être que celle d'une vampire…

Linoa s'approcha d'un pas lent mais assuré. Elle eut aimé aborder la jeune femme mais ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Même lorsqu'elle souhaitait prendre un ton aimable et chaleureux, sa voix persistait à être glaciale et sarcastique. Cependant cette fois, elle fit un effort et osa adresser la parole à l'inconnue, tout en affichant un sourire sardonique. Ses mots étaient incisifs mais leur tonalité semblait plus conviviale que d'habitude :

- Bonsoir mademoiselle, que faites-vous ici à une heure si indécente ?

Orianne sillonnait la ville maudite depuis plusieurs heures, attirant parfois quelques humains imbéciles dans un coin désert afin de satisfaire la soif qui la dévorait sans cesse. Elle était justement dans une de ces ruelles désertes et obscures, ses bras venaient tout juste de lâcher sa dernière victime qui s'était précipité avec joie vers elle, la prenant sans doute pour une catin...stupide mortel...cette étreinte t'aura été fatale...Elle sourit à sa victime, qui la regardait avec effroi de ses yeux vides et morts, puis elle se décida à sortir la ruelle.
Elle dégagea une mèche d'ébène qui volait devant ses yeux et s'assura rapidement quaucune goutte de sang ne venait tâcher ses lèvres...les mortels auraient été alertés de l'existence des vampires..

Ses pas résonnaient dans la rue envahie par la débauche, ses boucles noires couvraient ses épaules de leur voile soyeux, ses yeux ténébreux scrutaient chaque humain qu'elle croisait. Le sang...elle ne sentait que cela, cette odeur suave et charnelle qui l'enveloppait, l'obsédait, lui manquait presque à toute heure de la nuit. Pourtant, au milieu de cet océan d'émotions et de sentiments vicieux typiquement humains, la jeune vampre perçut quelque chose de différent...ou plutôt, quelqu'un de différent...
Cette aura, ces pas presque inaudibles, cette absence de sentiments...Un vampire se trouvait dans cette rue avec elle, Orianne l'aurait parié.

Elle la laissa s'approcher, et tourna vers elle son visage fin et opalin lorsqu'elle lui adressa la parole. Son regard s'attarda sur sa semblable, la détaillant. Elle avait une beauté qui était caractéristique des vampires, voilà qui était certain. Gardant son allure fière et digne malgré son désir d'être elle aussi plus expressive -elle ne l'était qu'avec ses victimes, séduire pour mieux tuer...- envers la jeune femme qui venait de lui parler.

"Bonsoir, mademoiselle...Ce que je fais ici, à cette heure? Mais c'est bien simple...la même chose que vous."

Elle ne souriait pas, non, mais un sourire ne signifiait rien, à part pour les humains. Pourtant, son attitude était des moins agressives par rapport à ce qu'elle était de coutume. Elle était même très agréable.

Adreal quitta la ruelle pour les toits , il voyait mieux ce qui se passait sur la ville, aprés un moment et quelque visite d'endroit de cet ville , il sentit la faim montée en lui , il est vrai que depuis son arrivé , il n'avait pas encore but une seule goute de sang , alors il esseya de trouvée une personne seule..aprés quelque temps de recherche il trouve un homme saoule qui etais debout la bouteille a la main, il descendit derriére celui..et enleva son casque l'homme se retourna vers lui

-et meeecc hal hal halloween c'est fini..

il rigolait mais pas pour longtemps

adreal ne prononca pas une parole et le mordit ,l'homme esseya de ce debatre mais en vain...aprés c'etre rassasié, il remit son casque mais en tournant la tête il vit deux femmes , qui lui semblait pas humaines mais plutot a des vampires

*interraisant*

il recherché la compagnie des vampire au celles des humains..il s'approcha d'elle lentement mais surement..aprés quelque pas , il arriva a leurs hauteur...

bonjour mesdames..

Cette rue sombre remémorait quelques bons souvenirs à Linoa qui, dans sa vie d'adolescente humaine, y avait passé le plus clair de son temps. Elle n'avait jamais été inquiétée par ses rues malfamées, faiblement éclairées par quelques lampadaires grésillants, éventuellement sillonnées par des hommes qui, d'un simple regard, pouvaient vous glacer le sang ou semblaient vous menacer de ne jamais vous laisser l'opportunité de finir la nuit…
Cette ambiance lugubre voire glauque avait au contraire toujours eu un effet bénéfique sur la jeune femme qui, même après sa vampirisation, avait conservé une part d'attraction pour tout ce qui était de près ou de loin dangereux. Pire, elle provoquait le danger et semblait être extatique lorsque sa vie –mais maintenant il n'en était plus question puisque qu'elle était morte depuis deux siècles– était menacée.

Enfin, ce soir-là, lorsqu'elle croisa cette jeune inconnue aux traits fins, à la chevelure légèrement bouclée –sans doute à cause de l'humidité environnante– et noire à souhait, à la démarche nonchalante, elle ressentit comme une attirance pernicieuse envers cette dernière. L'odeur de sang ne l'avait déjà pas envahie, ce qui était un avantage pour leur éventuelle conversation –Linoa étant très déstabilisée lorsqu'elle ressentait à la fois les sentiments de ses interlocuteurs et la puissance d'émanation du précieux liquide vermeil–, et elle éprouvait presque du désir pour cette silhouette si parfaite, ses formes généreuses et la douceur angélique –quel paradoxe pour un vampire !– de son visage lactescent. Lorsque enfin, Linoa avait osé lui adressé la parole, elle ressentit comme une accélération de son pouls et cela était bien assez rare pour être noté puis elle éprouva le besoin de se rapprocher pour pouvoir observer de plus près le minois de cette supposée vampire. La jeune étrangère lui rétorqua quelques mots de la même voix traînante et froide mais Linoa savait parfaitement ce que cela signifiait. A vrai dire, sa voix était même agréable et, bien qu'elle ne laissa apparaître aucun sourire, on aurait pu le deviner. Cependant, une présence malencontreuse vint ternir le moral de Linoa. Lui aussi semblait être un vampire mais il était rebutant à souhait. Sa carrure était bien trop imposante, sa peau était à peine visible et la beauté caractéristique des vampires n'était vraiment pas flagrante sur cet individu. Elle ne put réprimer un rictus de dégoût et un flot de mots sortit de sa bouche sans qu'elle ne pût en contrôler l'impact :

- Ne voyez-vous donc pas que vous troublez notre conversation ? Vous n'avez pas été autorisé à vous mêler à notre entretien et c'est fort impoli de votre part. Vous souillez la race des vampires en étant si peu courtois et en ayant l'audace de venir me troubler de la sorte.

Elle le regardait comme s'il était un être abject et impardonnable. Ses yeux étaient emplis d'une lueur malsaine, presque sadique et elle ne désirait rien de plus que le voir souffrir mille maux à présent. Plus que tout, elle détestait qu'on vienne la déranger et c'était précisément ce que venait de faire ce pseudo-vampire qui, en plus de ne pas s'être présenté, avait eu l'audace de la déstabiliser alors qu'elle commençait à peine à parler avec cette beauté froide dont elle ignorait tout, même le prénom. Elle détourna la tête pour ne plus avoir affaire à cet immondice et contempla la jeune vampire qui se tenait toujours en face d'elle. En lui adressant un sourire timide et en prenant une voix qui se voulait résolument sensuelle, elle finit par lui dire :

- Pourrais-je connaître votre prénom, ma chère ?

Adreal regardait les deux vampire sous son casque mais quand les paroles qui sortit de la bouche de linoa, il se sentit insulté..

je m'esxcuse pour avoir dérangées je ne cherchait que la compagnie des vampires

puis il se tourna vers linoa..

vous dites que je souille la race des vampires mais j'ai donnerai ma vie pour eux , j'ai combattu pour , j'ai voyagé pour les aidés et vous vous dite que je la souille mais vous ne savez meme pas ce que veux dire etres un vampire, vous vous croyez vampire car vous vous etes fait morde mais vous ne savez rien...vous etes rien..

puis adreal se calma, il avait dit sa sur le coup de la colere car il pensée a ce qu'il lui etais arrivé..il ne disait plus rien son regard se detourna de linoa puis il fit quelque pas en arriére et se retourna et partit..

Orianne tourna lentement son visge vers l'inconnu qui venait de les aborder, ne lui donnant pour seule réponse à son salut qu'un un signe de tête distant et réservé. Son esprit s'accrocha à la longue tirade que sa belle rencontre prononçait. Et à la fin de cette tirade, se remémorant silencieusement chaque mot que sa semblable avait prononcé et pensant à leur impact sur le nouvel arrivant, un sourire désagréablement narquois se fraya un passage sur ses lèvres.

Elle s'était prise à observer la femme vampire qui se tenait à côté d'elle durant tout le temps où elle parlait, détaillant avec patience ses traits fins, sa peau d'albatre, ses cheveux ondoyants...Ses paroles, son attitude, son esprit fier et hautain si semblable à son propre caractère la porta à accorder son respect à cette inconnue. Elle devinait un esprit froid, elle devinait un caractère fort et dominant...et pourtant...et pourtant Orianne fut presque étonnée de voir un sourire empreint de timidité s'afficher sur ses lèvres, elle fut presque ravie d'entendre le timbre de la voix de son interlocutrice pour la troisième fois.
Un sourire fin apparut sur sa bouche joliment ourlée lorsqu'elle lui répondit, ses yeux d'un noir abyssal rivés sur sa comparse.

"Orianne...Et vous, comment vous nommez-vous?"

Son ton ne laissait pas transparaître la sorte d'impatience qu'elle éprouvait à mettre un nom sur le visage de la vampire qui la regardait...

Le comportement de Linoa avait été certes un peu abusif mais il reflétait parfaitement son caractère habituel. En réalité, elle n'avait jamais été aussi naturelle que ce soir. Non pas qu'elle se délectait de paraître supérieure et d'intimider ses interlocuteurs mais elle aimait tout simplement libérer sa vraie nature. Pour le coup, elle n'avait pas failli…

Pendant qu'elle faisait jaillir de sa bouche un flot de mots vexants et incisifs, elle avait senti le regard de la jeune étrangère se poser sur elle. En tant que vampire, elle pouvait même lire ses pensées mais là, l'esprit de la jeune femme était fermé et il lui était donc impossible de savoir à quoi elle était en train de réfléchir. Elle fut étonnée qu'un sourire apparaisse sur ses lèvres, le propre des vampires étant de rester le plus flegmatique possible, et fut ensuite agréablement surprise de la tonalité de la voix de sa récente connaissance. Elle convenait idéalement avec son physique et l'air un peu froid et ténébreux qu'elle dégageait. Sa voix était dénuée de toute émotion mais elle n'était pas agressive malgré sa froideur. Le doux prénom de cette dernière raisonna plusieurs fois dans la tête de Linoa "Orianne…". Elle trouva cela tout à fait charmant et, non sans éprouvé une certaine satisfaction lorsqu'elle ajouta précipitamment "et vous, comment vous nommez-vous?", elle s'apprêta à lui dévoiler son identité sans faire durer le suspens plus longtemps :

- Orianne ? Voilà un prénom qui me plaît, ma chère… Pour ma part, je m'appelle Linoa.

Ses yeux brillaient intensément à présent, une sorte de lueur enfantine avait envahie ses yeux. Elle aimait Orianne ou plus exactement la façon dont elle se comportait, la façon déconcertante avec laquelle elle était entrée dans son jeu et surtout, son physique attrayant. Encore une fois, Linoa essaya de se concentrer pour filtrer ses pensées mais en vain. Bien qu'elle fut dotée de pouvoirs naturels grâce à sa condition de vampire et qu'en plus de cela, elle avait hérité du don d'empathie, rien ne semblait pouvoir s'échapper de ce corps froid, imperturbable mais néanmoins admirable.

A présent, les deux jeunes femmes s'observaient et Linoa voulait briser le silence mais la vénusté d'Orianne était tellement enivrante qu'elle aurait pu rester pendant des heures à la regarder sans prononcer le moindre mot. Néanmoins, un bon nombre de questions tourbillonnaient dans sa tête et elle éprouvait le besoin irrépressible de les poser. Elle modéra cependant ses propos puisqu'elle se devait de paraître la plus désintéressée possible, la plus flegmatique possible mais ce fut ardu devant cette jolie jeune femme. Elle réfléchit à l'impact de ses mots et puis au ton de sa voix, allait-il être de nouveau glacial ou un peu plus aimable comme lorsqu'elle s'était tournée vers Orianne après l'altercation qu'elle avait eue avec Adreal ? Avec un sourire sardonique collé à ses lèvres, elle s'adressa à Orianne :

- Voulez-vous que nous allions chasser un peu ? Ou peut-être aimeriez-vous en savoir davantage sur moi…

La tonalité de sa voix n'était pas si froide qu'elle l'avait pensé mais on dénotait encore toute la prudence, toute la réserve de la vampire. Elle ne souhaitait pas paraître trop expansive avec Orianne. Après tout, elle avait encore l'éternité devant elle pour le devenir…

Chasser ou bien connaître sa mystérieue Linoa un peu plus? A vrai dire, la question ne se posait pas, et la réponse était on ne peut plus claire...

"Chacune de ses propositions est aussi alléchante que l'autre...Que diriez-vous de mieux nous connaître tout en chassant?"

Le regard infiniment sombre d'Orianne était rivé sur Linoa. Sa voix et l'intonation qu'elle avait prise était totalement semblables à celles de son interlocutrice : indéchiffrable...Une voix tout à la fois froide mais attirante, une intonation fière et pourtant hautement agréable pour qui savait reconnaître le caractère d'Orianne.
Ainsi, elle attendait la réponse de Linoa, cette petite silhouette appuyée contre un mur noir, cette dangereuse vampire aux crocs aiguisés, cette jeune femme au corps angélique, cette petite entité diabolique...

La réponse d'Orianne satisfaisait pleinement Linoa qui, bien qu'elle s'adonnait au même jeu que son interlocutrice depuis leur rencontre, avait beaucoup de mal à cerner cette jeune femme. L'intonation de sa voix était sensuelle tout en étant particulièrement froide. Elle ne distinguait pas encore bien la limite entre les deux et commençait à se demander si elle intéressait vraiment Orianne ou si cette dernière avait des intentions douteuses à son égard. Son regard était particulièrement ténébreux et toute son intention était portée sur Linoa qui finit par lui adresser un de ses fameux sourires sardoniques, lui faisant ainsi briller les yeux de malice. Elle adressa quelques mots à son amie avant de replonger dans ses pensées :

- Soit, alors partons chasser… Mais avant cela, puisque vous êtes apparemment d'accord pour que nous apprenions à nous connaître, j'aurais une question à vous poser : êtes-vous native ou mordue ? La question peut vous sembler étrange mais nous aurions au moins un point en commun de plus si vous aviez reçu le Don Ténébreux durant votre vie mortelle…

Linoa parut s'étonner elle-même de sa question mais ne s'attarda pas sur ce point de détail. Elle avait à présent hâte de connaître la réponse d'Orianne.

Bien sûr que Linoa l'intéressait, bien sûr qu'elle la trouvait captivante, bien sûr qu'elle aurait pu rester à détailler le moindre trait de son visage pendant de longues heures...Seulement Orianne était de ces personnes qui ne montraient jamais ce qu'elles ressentaient, à aucun moment ni pour aucune occasion...Excepté, bien entendu, lorsqu'elle glissait ses crocs dans la gorge d'un humain...

Ainsi, elle commenca à marcher aux côtés de Linoa.

"J'ai été mordue. Je dois dire que j'aurai regretté d'avoir été native...Je n'aurai jamais pu goûter à l'extase de ma renaissance, dans ce cas. Et vous, tenez-vous le Don Ténébreux de naissance?"

Linoa constata qu'Orianne n'était pas très loquace et qu'elle s'empressait de poser une question plutôt que de répondre. Ce qui ne dérangeait pas vraiment la jeune vampire, toujours prête à parler lorsque la personne qui se tenait en face était digne d'intérêt. Encore une fois, Linoa partageait l'avis de son amie sur le fait d'être mordue et non native. Elle pensa que cela aurait été vraiment dommage de ne pas profiter de ce bonheur intense qu'offrait la vampirisation. Lorsque la douleur se mêle au plaisir, lorsque Celui qui offre le Don Ténébreux exulte grâce au sang humain qui envahit sa bouche et sa gorge, lorsque elle-même s'était surprise à rendre son dernier souffle humain sans éprouver une once de peur mais simplement la satisfaction d'être enfin immortelle.

- J'ai été mordue par un homme que je ne connaissais absolument pas. Il m'a proposé de le suivre dans une ruelle sombre et, même si j'étais terrorisée au début, j'ai trouvé que l'idée était particulièrement grisante. Et puis… il m'a enlacée avant de me mordre doucement et je me suis évanouie lentement. Nous sommes ensuite allés chez lui et avons passé la nuit ensemble. Au petit matin, j'ai bu le sang d'un humain pour la première fois. J'en garde un si bon souvenir.

Linoa se rendit compte qu'elle était à présent trop bavarde et trop expansive mais elle n'en éprouva aucune gêne. Elle regarda Orianne avec un petit sourire malicieux et sa main vint se joindre à la sienne. Elles continuèrent d'avancer nonchalamment dans les ruelles sombres. Puis Linoa lui dit :

- Où habitez-vous exactement ? Ne voyez pas dans ma question une quelconque forme d'indiscrétion mais simplement une manière détournée de vous demander si cela vous ferait faire un trop grand détour que de venir chez moi… en ayant le temps de retourner chez vous avant que les Rayons Destructeurs ne filtrent.

Orianne écoutait Linoa lui conter sa renaissance avec un intérêt grandissant. Ce n'est qu'après que sa belle vampire se tut qu'elle prit à son tour la parole, désireuse de raconter sa transformation en vampire pour la première fois.

"J'avais dix-neuf ans lorsque je me suis fait mordre...J'étais allée traîner dans un bar que j'affectionnais particulièrement. Le vampire qui m'a créé était d'une beauté incroyable, je l'ai laissé m'emmener dans une petite cour attenant au bar. C'est là qu'il m'a mordue, c'est là que je suis devenue un Enfant des Ténèbres...c'est là que tout a commencé. Il m'a appris à me nourrir, à craindre la lumière et les loups-garous...Ce que je lui ai appris, en revanche, et qui le répugnait au début, c'est de jouer avec les humains...Il n'osait pas, pourtant cela m'est venu naturellement, dès mon premier repas.
Dans ma vie humaine, j'aimais déjà jouir de la souffrance des autres. Maintenant, je peux le faire à loisir..."

Jamais encore il ne lui était arrivé de parler ainsi d'elle-même...Il fallait dire que Lioa avait quelquechose qui l'attirait indéniablement. Sa lain dans celle de Linoa ne la dérangeait nullement, elle en était même plutôt satisfaite...Ainsi, elles avançaient, et elle répondit à sa seconde interrogation, sans toutefois dévoiler son appartenance au clan des Red.

"J'habite où bon me semble, mais je passe la maljeure partie de mes journées dans l'ancienne demeure de ma famille. Mes parents étaient riches...Toute ma famille était riche."

Etait riche, oui, puisqu'elle les avait tués. Tous, un par un, avec délice. Sans jamais éprouver de remords ni de regrets par la suite, sans aucune culpabilité rongeant son âme démoniaque.

"Quant à aller chez vous, je vous avoue que je n'y vois aucun inconvénient."

Orianne était devenue soudainement ebaucoup plus familière avec Linoa. Exposer ainsi sa vie et son passé sanglant était pour elle nouveau, et elle en arrivait presque à regretter ses paroles qui pourraient peut-être faire fuir Linoa...ce qu'elle ne voulait pas.

Linoa était captivée par les mots et surtout par la voix de son amie. Son côté sadique l'attirait plus que tout. Ainsi, elle aimait jouer avec les humains ? Encore une chose qu'elles avaient en commun… Bien que Linoa émettait plus de réserve quant à cette pratique pernicieuse depuis maintenant plusieurs mois. Elle aimait plutôt séduire sa victime, passer pour une jeune femme sans défense, complètement égarée… et au moment où l'homme qui se trouvait en face d'elle s'y attendait le moins, elle bondissait sur lui pour doucement venir se délecter du précieux liquide vermeil qui gonflait les veines déjà saillantes de celui-ci, tout ceci étant dû à l'aspect terrifiant que Linoa renvoyait. Elle avait même, depuis quelques jours, appris à dessiner un sourire plus que convaincant sur ses lèvres sensuelles recouvertes d'un fardage qu'elle confectionnait elle-même, la base étant un sang rouge vif.

La jeune vampire esquissa un sourire lorsque Orianne lui avoua que cela ne la dérangeait pas d'aller chez elle. Depuis qu'elle l'avait aperçue, elle avait en tête diverses idées plus scabreuses les unes que les autres. Mais pour autant, elle se demanda si lesdites idées étaient véritablement irréalisables ? Peut-être que Orianne se laisserait tenter. Et à ce moment-là, ça serait vraiment la plus belle rencontre que Linoa ait pu faire dans sa, déjà, longue existence vampirique. Ainsi, Linoa laissa cette belle illusion s'emparer d'elle et elle s'adressa à Orianne avec un sourire qui laissait entrevoir ses canines provocantes :

- Bien alors… allons chez moi, ma belle.

Après quelques minutes, les deux jeunes femmes arrivèrent au quartier des Nox et Linoa emmena sa douce dans sa chambre. Bien que cela pouvait paraître dangereux aux yeux des autres vampires de continuer à dormir dans un lit, Linoa avait toujours voulu conserver cette part de privilège humain. Selon elle, rien n'était plus agréable que de venir se blottir contre des draps de soie après s'être délectée du sang de plusieurs victimes…

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