Devant la porte

Le vieillard était accompagné de trois hommes. Des employés de mairie, surement. Ceux-ci tambourinnaient contre la porte car le restaurant était déja fermé.

_Ouvrez ! C'est une affaire urgente !!!

Le vieillard ronchonnait :
_Dépéchez vous...gnihi... Mon temps c'est de mon argent!

La porte s'ouvrit bruquement et Stan apparu sur le seuil, l'air surpris. Imédiatement il plissa les yeux car le soleil était déja levé, alors il recula pour écouter l'homme tout en restant dans l'ombre et la fraicheur de l'interieur du hall.

- Tout comme moi mon bon monsieur... De quelle genre d'affaire souhaité vous entretenir le responsable aprés fermeture de l'établissement? murmura Artax d'une voix lente qui ne lui allait pas du tout.

A l'interieur on entendait des bruits de rangement, et d'autres plus discrets de conversation.

Le premier à parler était effectivement un employé de mairie :
_Et bien il s'ag...

Et fut immédiatement coupé par l'un des deux autres :
_Carlsson et Carlsson, Avocats chez Carlsson, Carlsson, Carlsson et Carlsson.
Votre restaurant pose problème avec l'Alinéa B du paragraphe 22 de la loi du 12 mai 1992 sur les acquisitions immobilière qui remet en cause le paragraphe 12 de la loi du 15 octobre sur lequel vous êtes effectivement dans votre bon droit. Or d'après l'alinéa B-bis du paragraphe 32-12 sur les-dites possession... Ce cher et brave monsieur, Ebenezzer Scrooge, serait propriétaire du terrain sur lequel votre restaurant est construit du fait de la loi de 1822, alinea 15 du paragraphe 28 sur les héritages de biens immobiliers. En effet, l'ancètre de notre brave homme vivait sur cette emplacement même vers 1822...
Pour resumer cela simplement : Il se trouve que l'alinéa C-bis du paragraphe 32 donne priorité à la loi de 1822, alinea 15 du paragraphe 28 sur les biens immobiliers. Si vous désirez rester propriétaire de votre restaurant, il vous faudra donc dédommager Mr. Ebenezzer Scrooge de la modique somme de 50 000$ ainsi que des intéret cumulés depuis 1840 par le ou les divers propriètaires du ou des batiments construit sur ce terrain.

Stan alluma alors une cigarette, rangea son briquet dans sa poche et répondit enfin:
- Vous savez... J'ai foutrement rien compris tout ce que vous venez de dire. Moi, on me paie pour faire la sécurité du batiment. Alors tout ça, faudra que vous le répétiez vous meme au gérant ainsi qu'au proprio, moi j'en serais bien imcapable...



- Inutil, j'ai entendu. Murmura Paul Akilis le gérant du restaurant qui venait d'apparaitre dans le dos de Stan. Il se tourna alors vers les hommes et les salua de la tete : Messieurs.

- Effectivement nous devrions attendre Mr Tulkas, le proprietaire reprit-il, meme si il me semble que cela est inutil puisque votre demande n'est pas acceptable. Akilis toussota et se frotta les mains, visiblement il réfléchissait a comment il allait formuler sa phrase: Vos connaissances des textes de loi touchant a l'immobilier sont exactes. Cependant je doute qu'elles soient utiles ici. Ce n'est pas une affaire immobilière, mais patrimoniale. Mr. X, ancetre de Mr. Ebenezzer Scrooge, a transmis légalement son patrimoine a Monsieur son décendant Ebenezzer Scrooge, patrimoine contenant des biens et des dettes. Cependant la loi stipule que si les droits de créance son transmissibles, ils on également une durée déterminé. Il est écrit dans le journal officiel, un aticle datant des année 70, si ma mémoire est bonne, qu'un créancier -ou ses héritiés- dispose d'un délais fixé a cinquante années maximum pour exiger le rembourssement de la dette, passé ce délais les débiteurs veraient la dette effacée... Autrement dit Messieurs Carlsson si le proprietaire a ceder ce terrain, sous créance, dans les année 1940, lui, ou ses héritiés, avait jusqu'en 1990 pour réclammer le paiement de la-dite dette. Et, si ma mémoire est bonne une fois de plus, il me semble qu'un document de la mairie, adressé a Monsieur Alvarez, proprietaire du restaurant de 1986 a cette année avant le rachat, annoncait bel et bien l'effacement de la dette. Akilis avait déclaré ceci de sa voix grave et monocorde d'homme d'affaire. Alors, il rajusta ses lunettes sur son nez. Mais ça j'imagine que vous le saviez déja...

Exact, tout cela, Mr Scrooge et ses avocats le savaient déja...
Il n'y avait d'ailleurs pas plus d'ancètre habitant ici que de motifs légaux pour tenter de reprendre le batiments, mais l'avarice de quelques avocats véreux et d'employés de mairie "accomodants" pouvait faire obtenir quelques miracles...
Ajoutons à cela, parfois, la non-connaissance des lois, et nous obtenons une facilité certaine pour se faire de l'argent pour un vieil escroc accompagné par sa bande d'avocats.

_Exact! Par contre, il me semble que Mr l'employé de mairie à quelque chose à vous dire. En effet, mais ceci est plutôt génant.
Car si à l'époque vous, ou plutot votre propriètaire, était dans ses bons droits, il s'avère qu'un document plus ancien avait été perdu lors des déménagement des archives. Lors de l'informatisation des archives, ce document ne fut donc pas inscrit comme existant et son contenu était alors inconnu.
Or il s'avèrerait qu'un lointain cousin de Mr Scrooge, Balthazar McScrooge ( ) eut fait cette même demande il y a de cela quelques nombreuses années mais avec un délai remettant en cause les 50ans de prescriptions.
Il s'avère que cette demande fût remise à plus tard du fait de nombreuses autres *problèmes* légaux et que, cette fainéantise de cet employé de mairie ait fait oublié ce petit... détail.

Carlsson de Chez Carlsson, Carlsson, Carlsson et Carlsson reprit donc :
_Et comme vous devez le savoir d'après l'alinéa B-bis de la loi 132, un tel oubli remet en cause toute acquisition d'après le paragraphe 12 de la loi du 15 octobre sur lequel vous êtes effectivement dans votre bon droit!
Bref, Mr Scrooge dans son infime générosité pourrait "oublier" cette dette contre un entendement à l'amiable.

L'envie d'envoyer les avocats et le type de la mairie se faire f**tre était grande. Akilis savait trés bien a quel petit jeu les hommes jouaient, mais étant dans Nécropole, un accident pourait vite arrivé, et il n'etait pas rare de voir des incendies d'origine "inconnue" ravager tel ou tel établissement. Aussi Akilis adressa un sourir aimable au petit groupe:
- "Un entendement a l'amiable"...hum... Si ces messieurs veulent bien se donner la peine d'entrer, nous seront mieux pour discuter de tout ceci a l'interieur... déclara le gérant en indindiquant d'un geste élégant l'interieur du restaurant.

Mr Scrooge entra en premier sans attendre.
_Bien, je vois que la politesse s'était faite attendre.
Dépechons, depechons maintenant !

Ses 2 avocats et l'employé de mairie le suivirent immédiatement après.
Scrooge parla :
_Il s'avère que votre choix est judicieux, mon "arrangement" pourrait être bénéfique pour votre proprio autant que pour moi...