Une fée sous bonne garde

Seth et Pollux emmenèrent Faéry à la salle secrète. Elle accueillait de nombreux coffres où y était dissimulé les fortunes mais aussi certains secrets des plus grandes pontes de la Nécropole.

La fée fut rudement jetée dans une salle munie de barreaux et d'un système de sécurité hors pair. On pouvait aisément y protéger ses biens mais aussi y enfermer des prisonniers.

Tout ce qui y rentrait ne pouvait en ressortir sans le consentement du directeur général de la Banque Changeante.

Jetée sur le sol par les deux gorilles de Di Maglio, Faery eut à peine le temps de tendre le bras avant de s'écraser sur le sol... Elle poussa un petit cri de douleur, avant de se relever et de s'approcher des bareaux, avec calme.

hey, les brutes! savez pas combien de temps j'vais rester ici? c'est pas que ça pue mais... attendez... c'est pas vous, qui sentez mauvais?

°la feeemer... nous met pas dans pire que ce qu'on est déjà...°

la ferme toi-même, grosse! c'est ta faute si on en est là, alors ferme ta grande gu*ul*, un peu!

Faery s'était adressée à elle-même, haut, sans se soucier de la présence des gardes. à vrai dire, elle ne se souciait plus de grands choses, tellement elle enrrageait...

Les deux gardes du corps s'en étaient retourné sans prêter attention aux paroles de la fée.

Seul deux vigiles étaient restés près du coffre, assis sur une chaise, leur talkie sur les genoux, attendant un ordre quelconque de leur supérieur. Ils avaient pour unique consigne de ne pas s'approcher des barreaux et de ne répondre qu'aux besoins vitaux de la prisonnière : lui donner à boire et à manger si elle le désirait.

Ils discutaient entre eux, ignorant la presence de la fée. L'un deux s'adressa alors à Faéry :

" T'as raison, la ferme, on s'entend plus causer ! "

oh, sûr que votre conversation doit être d'une originalité et d'un intérêt précieux...

Faery s'assit dans un coin de sa cellule, le plus éloigné possible des vigiles, et commença à défaire l'ourlet de sa lourde jupe.
Après quelques instants, elle en sortit un jeu de carte et un petit stylet corse. Elle posa le stylet à ses côtés, et se mit à jouer au solitaire...

Après plusieurs tentatives infructueuses, Faery s'énerva et balança le jeu de carte à travers les barreaux...

Merd*!

Plus tard, n'ayant plus aucune occupation sérieuse, ses cartes restant éparpillées à trop longue distance pour qu'elle puisse les rattrapper, Faery se laissa complètement aller, perdant toute volonté de survie, de combat, perdant tout espoir un moment...
Elle se laissa tomber sur le sol, roulée en boule, sanglotant...
Elle avait repris son apparence de fée, son camouflage et son double mental s'effaçant pour une durée indéterminée...
Elle sanglotait, retrouvant son unité en perdant sa liberté.
Ses pensées tournoyaient dans sa tête, toutes incompréhensibles. Personne ne répondait plus à ses questions perdues, personne ne la critiquait plus... Ce sentiment de vide immense orienta ses pensées vers un homme... un vampire... Zappa... Où était-il? pourquoi donc l'avait-elle quitté? Pourquoi? Le reverrait-elle, ou l'avait-elle perdu, lui aussi?

La fée fini par s'endormir, dansn un sommeil peuplé de cauchermars où elle tombait dans une immensité vide...

Le fée avait repris sa forme originelle et s'était endormie, roulée en boule, dans un coin de la salle du coffre.
Le cliquetis particulier de l'ouverture des grilles perça le silence alors que Seth accompagné des deux vigiles pénétraient dans la pièce.

" Lève toi !!! Il est l'heure d'aller faire une promenade !!! "

Le garde du corps secoua le corps inerte de Faéry du pied.

" Allez, debout j'ai dit !!! "

Faery s'accroha au pie du garde, puis le lacha, se souvenant d'où elle se trouvait. Elle se releva péniblement, toujours désorientée suite à l'absence de son double. Où était-elle partie?
Réussirait-elle à la faire revenir?
sans doutes un jour...

Faery se tenait debout, regardant le garde, incertaine, les yeux troublés par la fatigue et la détresse...

" En route Carabosse ! "

La fée, encadrée par les deux vigiles, suivit Seth jusqu'au parking souterrain où attendait une berline de couleur sombre, coffre ouvert et moteur en marche.

" Grimpe là dedans et essaie de ne pas transformer notre carrosse en citrouille. " railla Seth.

Spinello avait donner des consignes stricts à son garde du corps. Ne voulant pas méler son nom ni celui de la Banque Changeante à cette "vente", le sicilien avait envisagé de la transférer chez les miliciens. Les conditions de détention de la fée n'en serait que plus "confortables", ayant eu fait par le passé du traffic d'esclave. Il ne s'agissait que d'un transit, de nombreux acheteurs s'étant déjà manifestés pour s'offrir cette raretée.
Seth avait sur lui une lettre de la main de son patron à l'intention de Mlle Helloween.

Faery se laissa faire, murmurant seulement un pitoyable:

"j'ai pas d'pouvoirs magiques..."

Elle s'assit dans la voiture, morose...

" Et bien tu nous en vois ravi !!! On avait trop peur que tu nous transformes en crapaud. "

Les rires gras des changeurs résonnèrent dans le parking souterrain alors que la fée prenait place à l'arrière de la berline.

" tsss, tsss !!! Tu montes dans le coffre Carabosse !!! "

La fée poussa un cri effaré... Dans le coffre? dans le noir, dans un coffre... Non, jamais, jamais elle n'irait s'enfermer de plein gré là-dedans.

non! NON! NON!

La fée fonça hors de la voiture, direct vers les changeurs, tête baissée, ne pensant même pas a se servir de ses ailes...

PAF

La fée fut accueillit en bout de course par le poing de Seth en plein visage.
Le patron lui avait expressement recommandé de n'abimer la marchandise quand cas de force majeur. Cette tentative de rebellion n'en était peut être pas un mais le garde du corps apprécia la manoeuvre, il pouvait enfin se défouler un peu, ses doigts quelque peu rouillés par l'inaction de ces quelques semaines.
Son visage n'exprimait que l'envie, celle de lui mettre une volée si elle tentait encore de se rebeller.

Les deux autres vigiles bougèrent à peine.

Faery vacilla, complètement sonnée, avant de se tomber lourdement à genoux par terre. Elle porta le smains à son visage douloureux. Son nez saignait abondamment, et il lui était impossible de svaoir s'il était cassé ou pas. Elle leva les yeux vers les trois hommes... Si elle essayait encore de s'enfuir, il ne ferait aucun doute qu'elle se retrouverait de nouveau par terre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire...
Mais l'idée de se retrouver enfermée dans le coffre, consciente, la révulsait encore plus que de se voir amochée par un ou deux coups de poings de plus, s'ils la mettaient KO un moment... Elle parla, d'une fois affaiblie par la douleur et la fatigue...

j'mont'rais jamais dans votre p*tain de coffre, jamais!

Elle regarda le dénommé Seth, un air de défi dans le regard...

vas-y, frappe-moi, qu'est-ce que t'attends?

" soit " répondit simplement Seth.

Il se rapprocha de la libellule en faisant craquer les articulations de ses doigts. Puisqu'elle refusait de monter dans le coffre gentiment, il ne voyait pas d'autre solution que de la mettre KO. Ca devenait un cas de force majeur là...

Seth sourit en voyant l'air farouche de Faéry, leva le poing, prêt à lui décocher une droite. Il n'aurait aucun scrupule à la frapper volontairement.

<HJ> te laisse une dernière chance de ne pas te prendre un coup inutile...je suis pas gentil là <HJ>

[hj: ptdr... vais saisir cette chance, chuis pas complètement stupide^^']

Faery regarda le point levé de l'homme. Elle se leva avec difficulté, laissant le sang dégouliner de son nez, et baissa les yeux. Elle se tourna avec appréhension vers la voiture, tremblante.

°où es-tu? où êtes-vous? °


ça... ça va, range ton poing, la... la brute... vais monter là-de...dedans...

Elle se dirigea avec lenteur vers le coffre, et s'y glissa en silence, de nombreuses larmes innondant de nouveau ses joues, se mèlant au sang...

Seth afficha une moue triste en voyant que la fée obtempérait.

* Dommage, je lui aurai bien mis une beigne ou deux à celle là. *

Avec un sourire sadique, il l'observa monter dans le coffre de la berline, tremblante, résignée, en larme. Il prit le temps d'apprécier ce moment et finit par fermer le coffre ( à clef ) dans un claquement sourd.

" En route, on a déjà perdu assez de temps comme ça avec cette histoire de coffre. " aboya le garde du corps.

La berline se mit en route en direction du QG de la milice.